Depuis toujours la pratique du jeûne est connue,  pour  des visées médicales ou  visées spirituelles, ne plus s’alimenter temporairement permettrait à l’organisme de se reposer, de se régénérer, de se nettoyer, et ainsi laisser place à une vacuité physique et mentale propices aux nouvelles résolutions…

Le jeûne, miracle de la médecine ou utopie ou phénomène de mode ? ses défenseurs y voient une purification bienfaisante, une vitalité renforcée, ses détracteurs une agression de notre organisme et des effets néfastes avérés.

Le jeûne est la privation volontaire de nourriture, qu’il convient, de ne pas confondre avec la faim !

Un jeûneur est quelqu’un qui peut manger mais qui choisit l’abstinence pour une motivation qu’il juge plus importante que la satisfaction momentanée d’un besoin du corps. Cette motivation peut être liée à un désir de meilleure santé physique et psychique.

Si les jeûnes d’une journée pourront être suivies librement par tous les adultes sans problème de santé particulier, Il convient tout de même d’être guidé notamment sur le avant et le après qui ne s’improvisent pas.

Au delà d’une journée, une surveillance médicale est nécessaire. Le jeûne ne convient pas du tout aux femmes enceintes, allaitantes et bien entendu aux enfants.

JEÛNER  effet de mode ou véritable recours santé

Nous connaissons autour de nous et dans l’histoire différentes situations de jeûne

  • Lié à une religion : Dans le judaïsme, le christianisme, l’Islam, le bouddhisme, le jeûne est synonyme de purification, d’ouverture à l’Esprit
  • Imposé par notre corps ou par la médecine : En cas d’indigestion, de fièvre, gastro-entérite, nous sommes obligatoirement soumis à une diète, incapables que nous sommes d’avaler la moindre miette. Dans la perspective de certaines investigations digestives ou d’interventions le jeûne est indispensable pour préserver l’organisme
  • Pour maigrir : Il a de tout temps été pratiqué pour perdre du poids hélas ce n’es pas le remède miracle, loin s’ en faut puisque le poids perdu est totalement repris
  • Pour protester : De nos enfants boudeurs aux véritables grèves de la faim, nous en avons fait l’expérience
  • Par nécessité : Hélas l’histoire de l’humanité, au travers des guerres a conduit certaines populations à des restrictions qui pouvaient s’apparenter au jeûne. Cette réalité existe encore dans le monde d’aujourd’hui.

Que se passe t il pendant le jeûne dans notre corps pour que la survie soit assurée?

Savez vous que l’on meurt de soif au bout de 3 jours mais de faim qu’au bout de 40 jours ?

Pendant les 4 à 6 premières heures, notre corps utilise le glucose fourni par les aliments récemment ingérés, puis il va saisir la réserve du foie, nommée glycogène. 16 heures plus tard, les réserves sanguines et hépatiques étant épuisées, l’organisme va puiser dans nos réserves de graisses, en libérant des corps cétoniques, qui peuvent être source de maux de tête. Enfin, lorsque les réserves de graisse sont épuisées, le corps va chercher de quoi se nourrir dans les os et dans les muscles. Tout ce cycle peut durer jusqu’à 40 jours, au delà le pronostic vital est engagé.

Que penser de tout cela ?

Ce qui nous intéresse dans notre analyse de ce mois c’est plutôt une approche la plus objective possible qui va nous informer ou nous décider ou nous dissuader. Quels sont les arguments des pros et des contre ?

Les pro-jeûnes avancent que ne plus manger purifie l’organisme en le laissant au repos, que vitalité et immunité se voient renforcées par l’élimination des déchets et la diminution de cholestérol dans le sang, que la perte de poids est facilitée, en bref que c’est la solution au « trop » de notre époque, une façon de contrer la surabondance qui nous devient ordinaire.

Les contre-jeûnes quant à eux avancent qu’au contraire la masse de déchets augmente puisque l’organisme doit aller dégrader ses réserves, que le corps qui se retrouve très vite en hypoglycémie se fatigue, qu’il provoque des manques vitaminiques, et qu’en fait sur la question du poids, par réaction rebond, on stocke beaucoup plus quand on se réalimente.

Mon avis

Fondamentalement nous savons que trop et mal manger perturbe notre corps et l’épuise peu à peu, car il consacre beaucoup d’énergie et de temps à traiter tout ce que nous ingérons.
En revanche, il me semble que le jeûne improvisé, donc sur une journée voire une semaine n’est pas forcément la panacée pour mieux se porter.
Si les cures actuelles qui associent jeûne et repos bucolique sont en vogue, c’est parce qu’elles proposent avant tout un stop dans notre vie aussi bousculée dans notre tête que dans notre estomac.
Entre les deux extrêmes, ma recommandation est de planifier une à deux fois par mois une légère diète, entre alimentation habituelle et jeûne véritable.

Le moyen d’économiser notre organisme est de renoncer ce jour là aux produits d’origine animale, plus riche en toxines, de consommer une grande quantité de légumes (pour le transit et la mobilité des intestins) plutôt cuits (pour éviter le travail de broyage de l’estomac), et de privilégier laitages (qui ont la faculté d’annuler l’acidité donc d’alcaliniser le milieu sanguin et ainsi de lutter contre les terrains inflammatoires) et fruits frais pour bénéficier de la vitamine C .

Avec ce programme bi mensuel nous obtenons déjà de beaux résultats sur notre peau nos cheveux notre bien être.
Attention la veille éviter entrecôte, raclettes ou fondue, et le lendemain réintroduire tout doucement viande blanche ou œufs….

Il faut bien entendu boire jusqu’à 2 litres d’eau et d’une façon générale choisir entre ces journées clés une hygiène de vie modérée et règulière….

Réflexions philosophiques

Et si le jeûne devenait aussi  un jeûne global ? Le jeûne du cerveau pourrait aussi sans doute connaître rapidement un nouvel engouement : ni TV ni radio ni internet ni téléphone…

De quoi laisser nos neurones au repos, ouvrir la porte à la créativité, voire à l’ennui, pourquoi pas au vide enfin salutaire, nous qui nous plaignons d’être sans cesse sollicités et sur informés ?

Avant cette étape ultime, n’oublions pas que le jeûne est aussi un état d’esprit : si l’on décide de jeûner, alors évitons toute source polluante de stress ou de bruits, préférons la marche ou la lecture, le sommeil pourquoi pas, la contemplation de la nature ou la musique.

Car jeûner sans un contexte de ménagement pour notre être en entier, c’est comme dormir au milieu d’un parking, aucun espoir du moindre bienfait….

il était une fois…

Il y a bien longtemps, le jeûne faisait déjà la une

  • En 370 avant JC, le médecin grec Hippocrate affirmait qu’il fallait « soigner ses petits maux par le jeûne plutôt que de recourir aux médicaments ».
  • Six cents ans après, le médecin romain Claude Galien prescrivait le jeûne afin de maintenir l’équilibre entre les humeurs et le corps.
  • 700 ans après, le médecin perce Avicenne guérissait de nombreux cas de maladies avec trois semaines de jeûne.
  • Au XVIème siècle, le médecin suisse Paracelse affirmait que le jeûne permettait l’autorégulation du corps.